Lundi, février 22nd, 2010 | Author: Pierre

j’ai appris, au fil des heures, à découvrir une partie de son originalité. Joni Mitchell et son oeuvre, c’est pour moi l’histoire d’une émancipation. Dès les premières écoutes, la liberté m’est apparue comme une qualité prévalante de sa musique.

J’ai écouté avec bonheur une bonne partie des ses albums des années 60 et 70 et ses deux derniers Travelogue et Shine. Elle s’illustre par des compositions qui s’articulent principalement autour de son chant. Elle incarne ses émotions, ses sentiments dans sa voix, avec une prédilection affirmée pour toucher l’universel. Elle chante l’amour, le désir, la tristesse, en peignant avec des mots la couleur de toutes ses émotions. Mais le sens est tellement bien représenté par sa manière de chanter qu’il n’est pas besoin de comprendre l’anglais pour adhérer à l’émotion qu’elle exprime. Les paroles précisent le contexte de la naissance de telle émotion, mais sa poésie apparaît déjà immense dans la simple musique de sa voix.

Cette force de l’expression émotionnelle est si présente chez Joni Mitchell, que ses compositions gravitent presque essentiellement autour de cette voix si particulière, qui change de rythme allègrement, suivant le ressenti qu’elle transmet. Cette exigence imprime à ses chansons une grande liberté. Ainsi il n’est pas si surprenant que des ballades folk qu’elle chantait sur ses premiers albums, elle ait progressivement enrichie sa grammaire musicale et son vocabulaire mélodique en flirtant avec le rock, puis le jazz, style libre par excellence.

Il me semble que pour répondre à son exigence de fidélité à la transmission des émotions et des sentiments qui l’animent, elle n’avait pas d’autre choix que de s’émanciper d’une identité musicale folk, si mélodieuse soit-elle, qui ne lui offrait pas toute la palette expressive souhaitée. Cette exigence, elle l’a payé en tant qu’artiste, puisque ses métamorphoses l’ont éloigné des attentes de son public en lui interdisant, pour un temps, de trouver de nouvelles oreilles qui s’intéressent à la forme en mutation constante de sa créativité. J’ai lu que durant les années 80, elle s’était surtout consacrée à la peinture.

Mais l’évolution musicale qu’elle imprime à ses albums entre 1968 et 1979 est rapide et, avec le recul, incroyablement pertinente. Jamais elle ne s’éloigne de son propos d’artiste: être un relais qui, par son art (ici la chanson), aide chacun de ses contemporains à entrer en contact avec ses émotions intimes, et y découvrir une beauté réconciliante. Joni Mitchell offre cela à ceux qui prennent le temps de prêter attention à son oeuvre.

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Mardi, février 16th, 2010 | Author: Pierre

Ce texte est à la fois une synthèse et une variation autour de l’article de Ernst von Glasersfeld intitulé “Introduction à un constructivisme radical” qui se trouve dans le livre La construction de la réalité coordonné par Paul Wazlawick. On retrouve dans ce livre un ensemble de contributions issues de domaines variés: philosophie, psychothérapie, sociologie, mathématiques, biologie, littérature etc… Toutes ces contributions ont en commun de partager une conception constructiviste de la connaissance. Mais que signifie adhérer à une conception constructiviste de la connaissance?

Un livre passionnant qui ouvre des horizons insoupsonnés dans la relation intime que nous tissons avec notre environnement

Un livre passionnant qui ouvre des horizons insoupsonnés dans la relation intime que nous tissons avec notre environnement

Les implications d’une approche constructiviste de la connaissance

Comme l’écrit Glasersfeld au début de son article, le constructivisme est une approche non conventionnelle, qui est plutôt mal vécue par de nombreuses personnes parce qu’elle remet largement en question des certitudes pourtant fermement ancrées dans nos manières de vivre et “de concevoir le monde”. Le constructivisme affirme selon Glasersfeld “que l’être humain […] est responsable de sa pensée, de sa connaissance et donc de ce qu’il fait”. Mais cette affirmation, dans la généralité de son propos, ne permet pas forcément de saisir la radicalité de ce qu’elle implique. Or cette implication est saisissante si l’on ajoute à la suite de Glasersfeld que “nous n’avons personne d’autre à remercier que nous-mêmes pour le monde dans lequel nous pensons vivre”. more…

Dimanche, février 14th, 2010 | Author: Pierre

Lundi 8 février, Gibert Carré de Soie est plongé au coeur de l’hiver, le froid est toujours très présent, et avec lui les menaces de neige qui ne cessent depuis le mois dernier. Malgré tout, certains clients affrontent ce temps hivernal pour venir proposer des produits culturels dont ils veulent se défaire. C’est en ce jour béni qu’un client de Gibert musique à Bellecour, au hasard d’un rendez-vous sur Villeurbanne, est venu nous vendre un lot de CD.

Nous discutons du nouveau magasin, de ses goûts, de ses choix, et de ses ventes. Je suis attiré par les six CD de Joni Mitchell qu’il dépose sur la banque du Service Achat Occasion.

Pochette de lalbum Hejira

Pochette de l'album "Hejira"

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Mercredi, février 10th, 2010 | Author: Pierre

Avec un peu de retard, voilà, pour les étudiants qui participaient au cours “Lectures de l’évènement”, le site que nous avions envisagé de mettre en ligne.

Comme c’était le cas pour la promo Itech, mis en ligne la semaine dernière, ce site est plus allégé que celui qui avait été prévu au départ et ce pour les mêmes raisons.

Merci à tous les étudiants qui s’y sont investis. Bon courage pour la suite de vos études…

Pour accéder au site, cliquez sur limage

Pour accéder au site, cliquez sur l'image

Vendredi, février 05th, 2010 | Author: Pierre

Préambule

Le nouveau millénaire a déjà franchi les repères temporelles de la plupart de mes contemporains, tout au moins tous ceux qui calculent leur époque en s’appuyant sur la naissance de Jésus… Et avec ce millénaire, tel le premier cri du nouveau né, on entend le fracas de l’effondrement des tours jumelles de Manhattan, symbole de la financiarisation à outrance qui s’est emparée du monde occidental depuis une trentaine d’années, en imposant en partie sa mentalité au reste du monde. Depuis ces attentats, l’Islam est devenu un objet de crainte, de vénération, et bien heureusement d’études pour un public plus large. Cette riche tradition fut le fleuron de l’esprit éclairé de l’humanité depuis le moyen-âge jusqu’à la renaissance. Mais elle fut aussi à l’origine d’un mouvement d’expansion géographique depuis son foyer d’origine dans la péninsule arabique, mouvement multidirectionnel aux déplacements rapides, aux victoires fulgurantes, qui assimilait ou annihilait inexorablement les populations envahies. Si les traditions juives et chrétiennes ont connu depuis une cinquantaine d’années, des éclairages essentielles dans la compréhension de leurs origines, ce n’est pas le cas de  l’Islam. De plus en plus de travaux s’attellent à éclairer cette origine comme ceux de Geneviève Gobillot, mais ils demeurent le plus souvent confidentiels. Ils sont également largement débattus par les spécialistes qui ne sont pas tous d’accord. Le grand mérite du roman de Barouk Salamé est de proposer, par le truchement d’une intrigue policière, une réflexion argumentée sur ses origines.

Un roman dans la lignée du Nom de la rose

Un roman dans la lignée du Nom de la rose

L’intrigue

Paul Mesure est un journaliste qui signe, depuis les attentats du 11 septembre, des papiers sur l’Islam. C’est un autodidacte “démerde”, qui sait se sortir de situations risquées, surtout lorsqu’il travaille sur des ramifications de l’Islam radical. A la suite d’un service rendu à Tombouctou à une compagne qui lui sert aussi de guide, il négocie avec elle un manuscrit dans la bibliothèque de son père. Ce vieil érudit possède une très riche bibliothèque. A son insu, alors qu’il cherche simplement un manuscrit qu’il pourra négocier très cher dès son retour en France, il ramène un livre mythique puisqu’il s’agit du testament que le Prophète aurait dicté durant son agonie. more…

Mardi, février 02nd, 2010 | Author: Pierre

Nous avions le projet de proposer un site pour les travaux que nous avons effectuer ensemble cette année. Je viens d’en achever la première mouture.

Page daccueil du cours de Religions et Civilisations 2009-2010

Page d'accueil du cours de "Religions et Civilisations" 2009-2010

Il est possible de le visiter ici.

Contrairement à ce que j’avais annoncé en cours, il ne m’a pas été possible de développer le site autant que l’esquisse qui en avait été présentée, et ce pour plusieurs raisons. D’abord faute de temps, ensuite faute de contenu. La première esquisse était très ambitieuse. Elle aurait exigée un travail de plusieurs semaines pour être réalisée correctement. Et le contenu que nous avions envisagé de développer ensemble n’était pas au rendez-vous. Si quelques étudiants m’ont communiqué les éléments pour en permettre la réalisation, la plupart les a omis.

J’aurai sans doute quelques éléments à y ajouter prochainement.

Jeudi, janvier 07th, 2010 | Author: Pierre

Félicitations,

pour cette nouvelle année, vous avez bien travaillé sur le prophète et la lecture du Coran que met à jour Geneviève Gobillot puisque la moyenne générale des deux QCM qui portaient sur son intervention de l’année dernière est de 15,25. Vous avez été dans l’ensemble attentif aux questions, et vous avez su la plupart du temps éviter les pièges qui se logeaient dans leurs formulations. Nous les corrigerons en début de séance la semaine prochaine.

Ce résultat nous permettra cette année d’écouter l’intervention de Geneviève Gobillot dans la continuité de celle de l’année dernière. Elle nous proposera un enrichissement des thématiques qu’elle avait abordée. Il est très rare d’avoir la chance d’écouter un chercheur ayant à cœur d’élucider son processus de recherche en cours, et de le mettre à la portée de tous sans entrer dans la technicité des connaissances nécessaires à l’obtention de ces résultats.

Si vous avez eu la curiosité d’écouter dans son intégralité la conférence de l’année dernière, vous avez sans doute été touché tout à la fois par l’érudition, l’enthousiasme et la simplicité avec laquelle cette présentation a été menée. Cette année, Geneviève souhaite nous éclairer sur l’état de nos connaissances du Coran, des moyens linguistiques de le comprendre, et sur l’avancée de ses travaux depuis l’année dernière. Son intervention se déroulera donc en trois temps:

  1. d’abord, elle fera le point sur l’état des études coraniques dans le monde aujourd’hui;
  2. ensuite elle éclairera les méthodes qui permettent d’avoir une lecture “perspicace” du dernier texte de la révélation divine en expliquant la méthode de Michel Cuypers basée sur une rhétorique sémitique, ensuite en présentant celle de François Déroche qui travaille sur les plus anciens manuscrits du Coran dont nous disposons à l’heure actuelle, et enfin en exposant sa propre méthode intertextuelle;
  3. enfin, elle nous éclairera sur les résultats les plus récents de ses recherches en abordant le verset sur l’abrogation et la falsification (sourate 2-70?) et celui sur Babel (2-102?). De manière générale elle traitera des versets de type ambigu.

Les étudiants de l’année dernière qui avait été intéressés par son intervention m’ont demandé s’il leur était possible d’assister à cette nouvelle conférence. La réponse est bien sûr un grand OUI, parce que c’est un véritable bonheur  pour moi, étudiant de 40 ans, de pouvoir partager  le choc d’une rencontre avec d’autres étudiants, porteurs de potentiels en plein épanouissement, animés de lucidité et de curiosité.

Mercredi, décembre 16th, 2009 | Author: Pierre

Les résultats du contrôle continu sont plutôt bons cette année, à l’image des étudiants de la promo. Vous vous répartissez quatre notes, les trois premières sont des évaluations individuelles et la dernière est collective:

  1. la présence/participation dont la moyenne est nettement plus élevée que les années précédentes avec une note de 16,02 (coefficient 1);
  2. vous avez également très bien réussi le premier QCM dont la moyenne générale était de 15,12 (coefficient 2);
  3. le second QCM a été plus difficile avec une moyenne de 10,4 (coefficient 2);
  4. enfin, vos exposés ont été au pire assez bien (12) et au mieux ils frisaient l’excellence (17) avec une moyenne de 14,24 (coefficient 5)

Félicitations pour vos efforts (la moyenne en contrôle continu est de 13,76). Merci pour vos retours et vos remarques critiques qui me permettent d’améliorer le cours d’année en année.

Le site de la promotion 2009 “Lectures de l’évènement” sera mis en ligne dans les prochaines semaines. Il sera annoncé par un article avec le lien pour s’y connecter.

Bonnes fêtes à toutes et à tous,  entourés des personnes qui vous sont chères.

Dimanche, novembre 15th, 2009 | Author: Pierre

Je suis entré dans le dharma en 1997. Entrer dans le dharma cela signifie qu’à un moment de ma vie, j’ai ressenti la nécessité de m’en remettre à une voie de compréhension plus large, une voie qui m’ouvrait sur un au-delà de moi-même, mais aussi une voie qui résonnait avec mes profondeurs, comme pour rentrer chez soi, sauf qu’ici la maison est ouverte. Cette voie est celle du bouddha. Pour franchir ce pas, j’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup observé en moi et autour. Des hésitations, des rencontres, des rires, des émotions et une paix profonde m’ont mené jusqu’à cette entrée.

Des rencontres il y en a eu beaucoup: multiples, différentes, enrichissantes, surprenantes, décevantes, choquantes, énergisantes, pérennes ou occasionnelles. Ces rencontres, quelque soit la coloration émotionnelle dont on les habille, ont toute une importance particulière. J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois Lama Tcheupel et toute l’épaisseur de l’incarnation qu’il représentait.

Lama Tcheupel

Lama Tcheupel

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Dimanche, novembre 08th, 2009 | Author: Pierre

Baptiste Mylondo, intervenant en formation humaine, vient juste de coordonner un livre sur une approche alternative de l’économie intitulée La décroissance économique. Pour la soutenabilité écologique et l’équité sociale aux éditions du croquant. Comme son titre l’indique, cet ouvrage collectif propose de construire un nouveau regard sur une nécessaire transition sociale en s’appuyant sur une critique radicale des croyances économiques encore largement partagées par les gouvernements et la plupart des citoyens.

Baptiste est l’auteur d’un autre livre Des caddies et des hommes qui traitait de la consommation citoyenne. Il était intervenu dans mon cours d’économie citoyenne pour présenter ce livre. Il en assure d’ailleurs aujourd’hui la relève à l’Itech en proposant un nouveau cours: “Critique de l’économie politique”.

Le livre est construit en trois parties:

  • La première intitulée “Développement durable, état stationnaire et décroissance” explore au travers de cinq articles les racines théoriques de ces concepts, leurs incompatibilités. Elle explore au travers d’études de cas la dématérialisation de l’économie, s’intéresse à l’impact des technologies sur un autre type de croissance et conclue comme elle avait commencé sur une réflexion plus théorique en confrontant les réflexions relativement récentes sur la décroissance économique avec les études des théoriciens classiques sur l’état stationnaire.
  • La seconde partie intitulée “Quelle société décroissante?” explore des thèmes émergeants confrontés à des pratiques largement répandues devenues aujourd’hui malsaines. C’est ainsi que sont analysés pêle-mêle les effets de la vitesse en agglomération, les développements de l’habitat groupé, que sont confrontés la révolution Slow Food à la révolution génétique, qu’est présenté la réinvention des supermarchés par Eataly. Cette partie se conclue par les différentes formes de bonheur qu’expérimentent les personnes qui s’engagent dans ces cheminements alternatifs.
  • Enfin la dernière partie intitulée “Transition culturelle et institutionnelle vers la décroissance” se veut davantage orientée vers la prospective. Si elle analyse les différentes causes de notre attachement à la croissance, elle insiste aussi sur les enjeux anthropologiques de la décroissance et se questionne sur la capacité du capitalisme à récupérer cette mouvance. Les aspirations au bien-être sont analysées en tant que facteurs positifs pour la transition vers une société décroissante. L’effet rebond appelé “paradoxe de Jevons” ou “postulat de Khazzoom-Brookes” analyse un paradoxe: l’amélioration de l’efficacité productive soit en terme énergétique soit en terme d’utilisation de matières premières est souvent laminée par une réaffectation des économies réalisées vers d’autres types de consommation. L’analyse de ce paradoxe donne un sens supplémentaire à la décroissance dans les pays industrialisés du nord. Enfin cette partie se conclue par le déploiement d’un ensemble de scénarios de transition vers la décroissance.
Une réflexion sur des chemins possibles pour le futur de nos sociétés

Une réflexion sur des chemins possibles pour le futur de nos sociétés