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Mardi, janvier 18th, 2011 | Author: Pierre

Pour toutes les personnes désireuses de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons, la collection “Atlas” chez Autrement est une mine de représentations aussi précieuses que le sont les analyses développées par les spécialistes qui s’y consacrent. Pour ma part, j’apprécie beaucoup la complémentarité entre les textes synthétiques et les illustrations, cartes, graphiques et cartogrammes qui parlent à l’intelligence analytique et visuelle de notre esprit. Pour mémoire, rappelons que la collection “Atlas” rassemblent des titres en histoire, en économie, en démographie, sur les guerres, en sociologie, etc…

Sans doute latlas le plus innovant visuellement paru ces dernières années

Sans doute l'atlas le plus innovant visuellement paru ces dernières années

Si la qualité de cette collection ne fait aucun doute tant elle est utilisée aussi bien par des enseignants du supérieur et du secondaire, mais également, plus généralement par toute personne désireuse d’appréhender les sujets qu’elle traite, il arrive parfois que d’autres éditeurs produisent un atlas ayant des qualités similaires. On se souvient en particulier de l’incroyable Atlas du monde réel paru chez La Martinière qui cartographiait à l’aide de cartogrammes très parlants, tout un ensemble de données sociologiques et économiques sur des planisphères qui épousaient les proportions des statistiques en question tout en conservant les formes des pays représentés.

Une oeuvre visuellement intelligente et stimulante

Une oeuvre visuellement intelligente et stimulante

Aujourd’hui c’est au tour de Robert Laffont de publier un atlas qui fera date. Sous la direction de Virginie Raisson, cet éditeur dont le fondateur nous a récemment quitté, publie l’Atlas des futurs du monde. Articulé en trois parties, cet Atlas propose d’appréhender à partir de nos modes de vie actuels, les scénarios qui se dessinent et pourraient émerger dans une vingtaine d’années. Issu de réflexions géographiques, géopolitiques, économiques, l’atlas analyse d’abord la manière dont les populations du globe se comportent et se répartissent à travers la démographie, les flux migratoires et les processus d’urbanisation, puis il s’interroge sur les modes de production de l’alimentation et la surpopulation, avant de s’intéresser à la mutation de civilisation que l’humanité commence à connaître en interrogeant nos comportements de consommation d’énergie, les signes d’épuisement qu’ils engendrent et enfin les changements climatiques qui se profilent.

Chaque page correspond à l’étude d’un point particulier, avec en page de gauche une représentation qui illustre le thème en question, un texte de synthèse de quelques lignes qui introduit le lecteur, et en page de droite une analyse synthétique. Des encadrés font des focus sur des points particuliers sur lesquels les auteurs souhaitent attirer l’attention. Enfin, la page de droite est encadrée par une bibliographie qui souligne les sources utilisées et qui permet au lecteur d’approfondir le thème si le cœur lui en dit. Le plus frappant est l’intelligence visuelle que les auteurs ont introduit dans cet atlas. Le lecteur devient un peu cartographe, un peu géographe, les auteurs l’invitent à aiguiser son intelligence visuelle en lui proposant des innovations constantes dans les représentations utilisées. On est ici très loin des sempiternelles cartes que l’on nous présentait en cours de géographie ou d’économie. Très attractives, ces représentations demandent pour être bien comprises, d’apprendre à les lire même si elles ont très souvent un puissant pouvoir évocateur.

Voici donc un livre intelligent mais préoccupant qui nous invite à comprendre le monde d’aujourd’hui et de demain, un livre qui nous invite à choisir intelligemment nos modes de vie et nos préférences politiques en connaissance de cause sur les enjeux à venir.

Jeudi, juin 10th, 2010 | Author: Pierre

La vie a continué à évoluer au cours des huit prochains millénaires. La nature prenant conscience d’elle-même, n’a plus uniquement placé le fleuron de cette conscience dans l’humain, mais également dans d’autres formes de vie. C’est d’ailleurs ce qu’elle avait toujours fait, mais l’homme, orgueilleux, est le plus souvent passé à coté de ces autres formes de vie intelligentes qui témoignaient pourtant à l’ensemble de la biosphère de précieuses expériences de vie. La nouveauté venait du fait que les prochains millénaires allaient révéler à l’homme ces autres formes de vie, avec lesquelles il se sentirait parfois en concurrence.

Un album magnifique, une vision poétique des possibles

Un album magnifique, une vision poétique des possibles

Tel pourrait être le préambule de la très belle bande-dessinée de Miguelanxo Prado, intitulée Fragments de l’encyclopédie des dauphins, publiée en français en 1988 sous le titre Demain les dauphins. more…

Samedi, mars 13th, 2010 | Author: Pierre

Après une quinzaine d’années passée à travailler chez Gibert, cette parole a franchi le seuil de mes lèvres pour heurter les tympans d’Agnès. Un tel aveu est sans doute difficile à entendre quand on sait que 70% du chiffre d’affaire est réalisé sur les nouveautés qui paraissent chaque semaine en librairie. Pourtant je crois qu’une partie importante de mon attachement viscéral au Service Achat Occasion, c’est-à-dire l’endroit où les personnes viennent vendre spontanément leurs livres, CD et DVD, vient de cette émancipation du diktat de la nouveauté en librairie.

Aujourd’hui nous avons la chance (depuis les lois de Jules Ferry sur l’école gratuite et obligatoire en 1881, lois qui ont assurées à la fin du Grand Siècle le succès de Gibert) de pouvoir apprendre à lire dès l’école primaire. Cette ouverture est immense, elle permet à chacun d’entrer en relation avec toute la diversité des savoirs et des expériences humaines. Mais cette possibilité, si importante soit-elle, ne signifie pas automatiquement sa réalisation effective. Nous sommes passés en l’espace de quelques siècles de la lecture intensive, lectures axées bien souvent sur les textes contenus dans la Bible dont l’interprétation était soufflée par les prêtres, à une lecture extensive. Aujourd’hui nous lisons de tout, articles, essais, romans, BD, journaux en ligne… Une explosion de créativité qui sature le mode de production de l’écrit que l’humanité connaissait jusqu’alors.

Le seul moyen pour donner rapidement un “sens marchand” à cette surproduction éditoriale consiste à sentir quel vent souffle sur le marché du livre. Sentir la clientèle, sentir sa sensibilité, humer les modes de pensée, les modes tout court, qui animent pour un temps la communauté des hommes, tant dans le domaine vestimentaire que littéraire. Et bien heureusement, lorsqu’on a la chance de rencontrer en amont un travail éditorial de qualité, il est fréquent de voir apparaître sur les bons de commande de nouveautés que nous présentent quotidiennement les représentants, des trésors d’intelligence et d’invention littéraire.

Alors pourquoi ne pas croire à la nouveauté en librairie? Sans doute parce qu’à mon sens nous négligeons le temps de l’assimilation. Lorsqu’il m’arrive de rencontrer une belle oeuvre, parfois un chef-d’oeuvre, j’ai besoin de me trouver dans de bonnes dispositions pour le savourer. Et s’il m’arrive de l’avaler gloutonnement, j’en éprouve par la suite la frustration de ne pas avoir été présent comme il le fallait à la beauté du texte, à sa complexité, tissage intelligent d’idées et d’émotions. Le temps de la production du texte est d’ailleurs lui-même immense. Tolkien a produit Le seigneur des anneaux et l’univers dans lequel ce roman évolue, sur plusieurs décennies. Par quel tour de magie peut-on imaginer pénétrer cette oeuvre en la lisant sur une semaine ou quinze jours? Pour ma part, cela est impossible. C’est comme tomber amoureux, on peut le réaliser instantanément, mais le vivre quotidiennement c’est une autre histoire. L’amour ne se résume pas au flash de la rencontre, ni la rencontre d’une oeuvre à la consommation de son texte.

J’ai réalisé que la plupart des oeuvres qui m’inspire, le font sur longtemps, elles demandent que je m’y plonge à intervalles réguliers. Et je ne parle pas forcément des essais dont la narration s’articule autour des idées plus lentes à assimiler que les sentiments et les émotions suscités par la forme romanesque. Je parle aussi des romans et des narrations picturales qui se sont développées le siècle dernier comme la BD, dont la forme se rapproche tout autant du roman que de la poésie. Lire Jodorowsky signifie me délecter de l’Incal, tout en sachant qu’il croisera encore et encore mon chemin au fur et à mesure de mes maturations successives. Et que dire de Nausicaa de Miyazaki, même après plusieurs lectures attentives, la richesse du récit, l’impact des dessins, leur puissance d’évocation, demeurent un mystère fécondant.

Enfin, ne pas croire à la nouveauté signifie aussi s’émanciper des effets de mode que j’évoquais plus haut. Ce décalage m’est salutaire. Non pas que je me désintéresse de ce qui anime mes semblables, seulement bien souvent les préoccupations médiatisées ne m’apparaissent pas avec l’urgence qu’on voudrait leur donner. Tout est affaire de sens, le sens que l’on donne à son inscription dans le monde: si l’actualité littéraire affuble cette inscription d’un sens nouveau, il m’est alors possible de m’y plonger comme cela avait été le cas avec le livre de Vizinczey intitulé Eloge des femmes mûres. Mais mon expérience quotidienne au Service Achat Occasion me montre toute la synchronicité des rencontres littéraires a priori fortuites. Ces rencontres alimentent la plupart de mes lectures. D’ailleurs bien souvent, ces livres sont les perdants de l’histoire de l’édition, oubliés, dévalués, les libraires n’en veulent plus parce qu’à un moment de leur histoire, les lecteurs les ont boudé, où même plus simplement ignoré. Les exemples sont légions, mais régulièrement au coeur de ces flux de livres, se trouve une perle rare. C’est ainsi qu’à Marseille j’ai découvert L’économique et le vivant de René Passet, ou plus récemment le livre d’Odile Vaudelle, Odile, la femme à Choron. C’est ainsi que les merveilleux textes de Manuel de Dieguez ne se rencontrent plus dans les fonds de librairie, et que l’oeuvre de Ludovic de Gaigneron n’a pas été rééditée depuis les années 50, idem pour le travail autobiographique passionnant de Jeanne Ancelet-Hustache, traductrice de maître Eckhart, ou les romans de Mario Meunier.

La nouveauté est comme toute l’histoire éditoriale qui se déroule quotidiennement sous mes yeux d’acheteurs d’occasion: elle est faite de textes essentiels rarement, de grands textes parfois, et d’une multitude de livres dévalués qui un jour, pour certains ont rencontré un succès, et pour beaucoup d’autres, un oubli presque instantané. A la faveur de ce qui se manifeste spontanément au coeur de mon expérience quotidienne, vient se loger parfois un trésor que je reconnais mais qui curieusement ne prend de valeur qu’à mes yeux. Le travail sur l’occasion réintroduit la richesse d’un fond que la pression de la nouveauté tendrait à effacer si l’on n’y prenait garde. Il réintroduit au coeur de la mémoire oublieuse des libraires, toute la fraîcheur des livres anciens que l’on me propose. Il dépoussière notre regard habitué au traitement de la nouveauté, et, avec une audace anarchique, vient enrichir l’offre des livres qui orne nos étagères. Il permet enfin au libraire de se faire un peu “éditeur de circonstance” en offrant à un auteur, le temps d’une rencontre, la possibilité de voir son texte connaître un réseau de diffusion élargie.

Jeudi, mars 11th, 2010 | Author: Pierre

Je viens de terminer le livre de Jacqueline Madeleine, “Mado” pour les personnes qui la connaissent, livre auquel Hélène Levra a également participé en se chargeant “de ma mise en mots et en pages” du cahier de brouillon dans lequel étaient consignés tous les récits qui émaillent cette biographie. Ce livre écrit à quatre mains, m’a été présenté par Anne-Marie, propriétaire et voisine de la maison que nous habitons avec ma famille. Mes enfants étant scolarisés à l’école St Martin pour laquelle “Mado” souhaite reverser une partie du bénéfice des ventes de son livre, et ma profession de libraire aidant, Anne-Marie a eu la gentillesse hier de me prêter son exemplaire des Mémoires de Mado que j’ai lu d’une seule traite aujourd’hui dans le train. J’ai écris ce court texte ce soir dans le train qui me ramène à la maison pour remercier Mado (et Hélène) des moments que j’ai passé avec elle.

Un livre publié à compte dauteur

Un livre publié à compte d'auteur achevé d'imprimer en décembre 2009

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Mardi, février 16th, 2010 | Author: Pierre

Ce texte est à la fois une synthèse et une variation autour de l’article de Ernst von Glasersfeld intitulé “Introduction à un constructivisme radical” qui se trouve dans le livre La construction de la réalité coordonné par Paul Wazlawick. On retrouve dans ce livre un ensemble de contributions issues de domaines variés: philosophie, psychothérapie, sociologie, mathématiques, biologie, littérature etc… Toutes ces contributions ont en commun de partager une conception constructiviste de la connaissance. Mais que signifie adhérer à une conception constructiviste de la connaissance?

Un livre passionnant qui ouvre des horizons insoupsonnés dans la relation intime que nous tissons avec notre environnement

Un livre passionnant qui ouvre des horizons insoupsonnés dans la relation intime que nous tissons avec notre environnement

Les implications d’une approche constructiviste de la connaissance

Comme l’écrit Glasersfeld au début de son article, le constructivisme est une approche non conventionnelle, qui est plutôt mal vécue par de nombreuses personnes parce qu’elle remet largement en question des certitudes pourtant fermement ancrées dans nos manières de vivre et “de concevoir le monde”. Le constructivisme affirme selon Glasersfeld “que l’être humain […] est responsable de sa pensée, de sa connaissance et donc de ce qu’il fait”. Mais cette affirmation, dans la généralité de son propos, ne permet pas forcément de saisir la radicalité de ce qu’elle implique. Or cette implication est saisissante si l’on ajoute à la suite de Glasersfeld que “nous n’avons personne d’autre à remercier que nous-mêmes pour le monde dans lequel nous pensons vivre”. more…

Vendredi, février 05th, 2010 | Author: Pierre

Préambule

Le nouveau millénaire a déjà franchi les repères temporelles de la plupart de mes contemporains, tout au moins tous ceux qui calculent leur époque en s’appuyant sur la naissance de Jésus… Et avec ce millénaire, tel le premier cri du nouveau né, on entend le fracas de l’effondrement des tours jumelles de Manhattan, symbole de la financiarisation à outrance qui s’est emparée du monde occidental depuis une trentaine d’années, en imposant en partie sa mentalité au reste du monde. Depuis ces attentats, l’Islam est devenu un objet de crainte, de vénération, et bien heureusement d’études pour un public plus large. Cette riche tradition fut le fleuron de l’esprit éclairé de l’humanité depuis le moyen-âge jusqu’à la renaissance. Mais elle fut aussi à l’origine d’un mouvement d’expansion géographique depuis son foyer d’origine dans la péninsule arabique, mouvement multidirectionnel aux déplacements rapides, aux victoires fulgurantes, qui assimilait ou annihilait inexorablement les populations envahies. Si les traditions juives et chrétiennes ont connu depuis une cinquantaine d’années, des éclairages essentielles dans la compréhension de leurs origines, ce n’est pas le cas de  l’Islam. De plus en plus de travaux s’attellent à éclairer cette origine comme ceux de Geneviève Gobillot, mais ils demeurent le plus souvent confidentiels. Ils sont également largement débattus par les spécialistes qui ne sont pas tous d’accord. Le grand mérite du roman de Barouk Salamé est de proposer, par le truchement d’une intrigue policière, une réflexion argumentée sur ses origines.

Un roman dans la lignée du Nom de la rose

Un roman dans la lignée du Nom de la rose

L’intrigue

Paul Mesure est un journaliste qui signe, depuis les attentats du 11 septembre, des papiers sur l’Islam. C’est un autodidacte “démerde”, qui sait se sortir de situations risquées, surtout lorsqu’il travaille sur des ramifications de l’Islam radical. A la suite d’un service rendu à Tombouctou à une compagne qui lui sert aussi de guide, il négocie avec elle un manuscrit dans la bibliothèque de son père. Ce vieil érudit possède une très riche bibliothèque. A son insu, alors qu’il cherche simplement un manuscrit qu’il pourra négocier très cher dès son retour en France, il ramène un livre mythique puisqu’il s’agit du testament que le Prophète aurait dicté durant son agonie. more…

Dimanche, novembre 08th, 2009 | Author: Pierre

Baptiste Mylondo, intervenant en formation humaine, vient juste de coordonner un livre sur une approche alternative de l’économie intitulée La décroissance économique. Pour la soutenabilité écologique et l’équité sociale aux éditions du croquant. Comme son titre l’indique, cet ouvrage collectif propose de construire un nouveau regard sur une nécessaire transition sociale en s’appuyant sur une critique radicale des croyances économiques encore largement partagées par les gouvernements et la plupart des citoyens.

Baptiste est l’auteur d’un autre livre Des caddies et des hommes qui traitait de la consommation citoyenne. Il était intervenu dans mon cours d’économie citoyenne pour présenter ce livre. Il en assure d’ailleurs aujourd’hui la relève à l’Itech en proposant un nouveau cours: “Critique de l’économie politique”.

Le livre est construit en trois parties:

  • La première intitulée “Développement durable, état stationnaire et décroissance” explore au travers de cinq articles les racines théoriques de ces concepts, leurs incompatibilités. Elle explore au travers d’études de cas la dématérialisation de l’économie, s’intéresse à l’impact des technologies sur un autre type de croissance et conclue comme elle avait commencé sur une réflexion plus théorique en confrontant les réflexions relativement récentes sur la décroissance économique avec les études des théoriciens classiques sur l’état stationnaire.
  • La seconde partie intitulée “Quelle société décroissante?” explore des thèmes émergeants confrontés à des pratiques largement répandues devenues aujourd’hui malsaines. C’est ainsi que sont analysés pêle-mêle les effets de la vitesse en agglomération, les développements de l’habitat groupé, que sont confrontés la révolution Slow Food à la révolution génétique, qu’est présenté la réinvention des supermarchés par Eataly. Cette partie se conclue par les différentes formes de bonheur qu’expérimentent les personnes qui s’engagent dans ces cheminements alternatifs.
  • Enfin la dernière partie intitulée “Transition culturelle et institutionnelle vers la décroissance” se veut davantage orientée vers la prospective. Si elle analyse les différentes causes de notre attachement à la croissance, elle insiste aussi sur les enjeux anthropologiques de la décroissance et se questionne sur la capacité du capitalisme à récupérer cette mouvance. Les aspirations au bien-être sont analysées en tant que facteurs positifs pour la transition vers une société décroissante. L’effet rebond appelé “paradoxe de Jevons” ou “postulat de Khazzoom-Brookes” analyse un paradoxe: l’amélioration de l’efficacité productive soit en terme énergétique soit en terme d’utilisation de matières premières est souvent laminée par une réaffectation des économies réalisées vers d’autres types de consommation. L’analyse de ce paradoxe donne un sens supplémentaire à la décroissance dans les pays industrialisés du nord. Enfin cette partie se conclue par le déploiement d’un ensemble de scénarios de transition vers la décroissance.
Une réflexion sur des chemins possibles pour le futur de nos sociétés

Une réflexion sur des chemins possibles pour le futur de nos sociétés

Samedi, septembre 19th, 2009 | Author: Pierre

Imaginez que vous soyez un simple ouvrier, sans histoire dont l’une des préoccupations principales est de se mettre en quatre pour faciliter la vie des personnes qui vous entourent. Imaginez qu’il vous arrive de lire des livres de philosophie, non pour vous cultiver, mais simplement parce que vous souhaitez trouver des réponses à la question: comment bien vivre? Imaginez qu’il vous arrive régulièrement de désamorcer des conflits, parfois d’aider la voisine et ses enfants à payer son loyer quand les fins de mois sont trop difficiles. Imaginez que vous soyez sans confession particulière, attentif aux autres mais sans autre motif que celui de leur présence dans votre vie.

Oui, en énumérant toutes ces qualités, je réalise déjà la distance qui peut séparer de Joseph Turner. Mais bon, qu’à cela ne tienne, je continue un peu cet exercice…

Imaginez que vous ayez été très amoureux d’une personne aux moeurs plutôt répréhensibles suivant les codes moraux, une personne prête à louer son corps pour gagner sa vie. Imaginez enfin que dans l’exercice de votre métier, vous êtes riveteur, c’est-à-dire un ouvrier qui fixe les poutres métalliques constituant l’armature des buildings, vous fassiez un jour une chute de 24 étages, une centaine de mètres du sol.

A priori nous sommes arrivez à la fin de notre exercice d’imagination… Pourtant vous vous relevez. Il y a des dizaines de témoins. Votre montre a volé en éclats, mais vous, vous êtes indemnes, pas une égratignure. Les médecins n’en reviennent pas, les journalistes veulent tous un scoop, vous devenez à votre corps défendant une super star.

C’est dingue comme histoire. Quel sens peut bien prendre votre vie après un tel événement? C’est tout le propos du livre de Charles Sailor, Le second fils de l’homme, more…

Mercredi, septembre 16th, 2009 | Author: Pierre

Hier entre 19h et minuit, Didier Daeninckx, l’auteur de Meurtres pour mémoire ou plus récemment de Itinéraire d’un salaud ordinaire chez Gallimard, était présent pour dédicacer ses deux derniers livres: Missak paru chez Perrin le mois dernier et Missak, l’enfant de l’affiche rouge qui paraîtra chez Rue du Monde le 20 septembre.

Il était également présent pour débattre avec le public suite à la projection du dernier film de Robert Guédiguian, L’armée du crime.

Didier Daeninckx s’est montré souriant, chaleureux et simple. Très proche de ses lecteurs et de leur remarque. Une partie de la communauté arménienne est venue évoquée le souvenir de Missak Manouchian, torturé puis fusillé avec ses compagnons en 1944.

Samedi, août 01st, 2009 | Author: Pierre

Une des raisons pour lesquelles, à coté de mes activités d’enseignement, j’apprécie de travailler dans les livres d’occasion, c’est que nos lectures ne sont pas conditionnées uniquement par l’actualité éditoriale. La contingence des rencontres prime, dans mon cas c’est même « haut la main ». Par exemple, hier matin, rien ne laissait présager que j’allais rencontrer Odile, de son nom Vaudelle. Odile fut la femme du professeur Choron, alias Georges Bernier.

Odile a publié un livre deux ans avant sa mort prématurée en 1985 (elle n’avait que 51 ans) intitulé Moi, Odile, la femme à Choron. La petite histoire d’Hara-Kiri et Charlie-Hebdo chez Mengès. Un livre incroyable tissé de centaines d’anecdotes plus drôles les unes que les autres. more…