Les copains m’ont fait découvrir une jeune femme et son groupe quelques semaines avant que j’écrive ces lignes. Un jour de désœuvrement musical au magasin, une question existentielle traversait mon esprit: que proposer comme musique de fond? Un jour gris à l’énergie plate… Je demande à Fred quelque chose de sympa, même quelque chose de violent, pourquoi pas, transgressant par là même le commandement qui nous enjoint de ne passer que du consensuel ou au moins des musiques douces. Fred me passe un album blanc aux grosses lettres “portraitisées” intitulé simplement “Izïa”: “Ecoutes ça, tu verras c’est pas mal, plutôt rock, la voix assure”.
Alors oui, Izïa elle chante beaucoup dans l’énergie crue des émotions. Il y a des accents de Janis Joplin dans sa voix, elle écorche ses cordes vocales, elle sonorise ses émotions, son chant dérape vers le cri, mais esthétique quand même. Elle envoie dans sa voix les larsen de la guitare. Un passage complet de l’album, et déjà, les autres collègues se pointent pour me dirent que là c’est plus possible. Izïa en musique de fond, ça ne le fait pas. Mais il reste une jolie découverte. Une musique qui me rappelle que j’ai eu 16 ans, des sentiments exacerbés, pleins d’hormones, des révoltes sociales, des émerveillements à répétitions, des amours au même rythme, des chocs esthétiques, une timidité allergique, des boutons aussi. Et bien Izïa et son groupe m’ont rappelé que tout ça habitait encore en moi, même les boutons, il m’arrive encore de voir un “spot” me pousser sur le front…
Izïa est passée dans l’émission de musique authentique “One shot not” de Manu Katché. En voici un extrait avec en deuxième partie la chanson vachement énergique “Let me alone”. Un vrai plaisir de pouvoir le dire comme ça…
Pour la petite histoire, Izïa est la fille d’un homme qui nous a mis à tous du baume au cœur, qui fait du bien là où ça fait mal, Monsieur Jacques Higelin, un autre amour de mon adolescence…
Enfin un bonus, pour les amoureux du papa, dans un concert de 1986, où Higelin se montre tour à tour grave, dingue, drôle, émouvant, harmonieux, amoureux, accompagné de Didier Lockwood pour un condensé en 26mn de trois chansons qui nous ont accompagnées dans différents moments de notre vie…
Higelin au Festival d’Antibes (1986)
Sur l’un de ses derniers albums, amor doloroso publié en 2006, Higelin a écrit une très belle chanson à Izïa intitulée “J’t'aime telle”, que vous pouvez écouter en livre sur ce lien.