Planet Saturn avait fait une énorme communication. Ajoutez à cela, toute la communication officielle autour de cet événement, et vous pouvez imaginer sur un jour comme le mercredi la fréquentation qui s’en est suivie. Oui nous avons accueilli beaucoup de monde. L’espace piéton devant la librairie n’a pas désempli entre 10h et 19h. La librairie a pu bénéficier de cette communication institutionnelle énorme.

Etant dans l’espace accueil de la librairie, j’ai pu mesurer toute à la fois l’ampleur de l’événement, mais aussi rencontrer notre futur public. Comme je l’écrivais il y a quelques semaines, le fond de la librairie est riche pour une implantation. Même si certaines références ont été travaillé avec trop de volume, globalement nous avons tous oeuvré dans le sens de la diversité du fond. Cette diversité devrait aujourd’hui encore s’élargir et les quantités sur lesquelles nous parions pour les grosses ventes, devrait encore augmenter.

J’ai pu rencontrer tout type de profil hier, du vieil homme qui souhaite revendre ses livres, persuadé que s’ils sont vieux ils ont forcément de la valeur, à la mère de famille et ses deux enfants, aussi bien intéressée par des livres jeunesse que des livres d’anthropologie. Hier il semblerait que nous avons rencontré d’abord un public curieux de découvrir une librairie dans un lieu qui n’était, il y a encore six mois, qu’un espace vierge de tout commerce.

Une femme âgée s’est spontanément approchée de moi, nous souhaitant à tous un avenir auspicieux et ajoutant: «Ca fait 53 ans que je vis ici, et il n’y a jamais rien eu, ni commerce, ni espace de loisir, ni presse. Je suis heureuse de pouvoir enfin trouver des journaux à coté de chez moi, je regrette simplement qu’il n’y ai pas de boulangerie dans le quartier».

Quand vous êtes face au Gibert, à gauche se trouve le cinéma Pathé et à droite Planet Saturn, deux géants… Notre magasin malgré sa surface de 2200m2, avec son mobilier bois très design, ses espaces tout à la fois ouverts et identifiables entre la presse, les différents univers en librairie et en papeterie, son espace musique et cinéma, m’a davantage évoqué un refuge qu’un géant traversé par un flux de public massif et ininterrompu.

Les six caisses, le parcours marqué par une moquette ayant une couleur différente, presque tout a été pensé pour accueillir un volume important de clients. Mais toutes les niches ouvertes qui composent le magasin, contre-balancent cette tendance au gigantisme pour que chacun puisse s’approprier un lieu dans lequel il aura la possibilité de prendre le temps de consulter les oeuvres qui l’inspirent.

Après quelques mois durant lesquels «Le Jardin de Pierre» a beaucoup été axé autour de la création de cet univers culturel, espace nouveau dans la culture d’entreprise Gibert, il ne sera plus trop question directement du magasin Carré de Soie. En revanche, mon métier sera toujours à l’honneur, et c’est davantage sur le contenu de la librairie que j’interviendrais à nouveau pour partager des réflexions et des impressions sur les livres que je rencontre et qui m’inspire.

Celui qui actuellement mobilise une partie importante de mon attention s’intitule Nature primordiale. Des forêts sauvages au secours de l’homme. Il a été écrit par Bernard Boisson, paru chez Apogée en novembre 2008. Une écriture intense et inspirée, une expérience de la forêt poétique et mystique, une présence au monde humble et majestueuse, un livre sur lequel je reviendrai prochainement. Laissons simplement, pour le moment, résonner son titre, qu’il s’infuse lentement dans les esprits ouverts à cette poétique: Nature primordiale…