Aujourd’hui presque tous les libraires ont basculé sur la papeterie pour aider aux mises à prix des produits. Beaucoup de références nouvelles intègrent le magasin et sollicitent donc beaucoup d’énergie.
Il n’y a presque plus d’échelle et d’échafaudage dans le magasin. Un grand nettoyage des sols a eu lieu entre hier et aujourd’hui. Par contre les essais de soufflerie continuent, bruyamment… La commission de sécurité est passée ce matin, validant le travail effectué et donnant son accord pour l’ouverture le 1er avril.
Une formation caisse a été donnée en milieu d’après-midi parce que nous intégrons un nouveau système d’encaissement, assez proche du précédent. Les photos qui suivent vous donnent des images du site aujourd’hui.
Décidément, il m’est difficile de faire autre chose que de travailler sur cette ouverture. Heureusement que la lecture de Nausicaä m’accompagne sur ce chantier. Miyazaki est une source inépuisable d’inspiration. Tous les personnages, la trame narrative, le graphisme crayonné, la mise en page, concourent à faire de cette expérience de lecture une belle aventure de l’esprit. La noblesse de coeur y côtoie les tendances les plus malsaines, mais le regard de Nausicaä transfigure complètement ce monde crépusculaire. Elle est la combattante absolue, animée d’une «compassion impitoyable», elle saisie le coeur des bourreaux comme un corps passant brusquement d’une eau glaciale à une eau douce et tempérée se verrait soudainement éveiller d’une morbide léthargie. L’imbrication des trames narratives plongent le lecteur dans des ambiances très différentes qui oscillent entre un onirisme débridé ou toute logique semble perdue, et au contraire des logiques froides qui président aux calculs stratégiques de conquêtes guerrières. Quand je reviens sur le chantier, mon regard est transformé…
Nous avons enfin accueilli Fanny aujourd’hui. Bénédicte nous avait également rejoint lundi. Il règne une ambiance électrique maintenant, un mélange d’enthousiasme et de fatigue. Nos egos peuvent rapidement enflés et nous jouer des tours. Les sourires se lisent beaucoup sur les visages juvéniles de mes collègues. Avec l’âge et les responsabilités, il est facile de l’oublier. Il y a quelques années, il m’est arrivé de l’oublier longuement, comme si le stress lié aux responsabilités était un gage de fiabilité.
Aujourd’hui, dans un environnement beaucoup plus sain que par le passé, il m’est plus facile d’accepter que certaines situations m’échappent. En l’occurrence, en ce moment, il ne pourrait pas en être autrement: il y a tellement de paramètres nouveaux qui s’imposent qu’il est difficile de faire autrement que d’être disponible aux situations nouvelles qui se présentent, sans chercher nécessairement à les cadrer immédiatement. Par contre, il est nécessaire de redéfinir régulièrement des priorités pour donner un sens à notre travail. Ici le rôle d’Agnès est précieux puisqu’elle coordonne les équipes et fait circuler généreusement les informations.