Archive for the Category » Cours Economie citoyenne «

Mardi, janvier 06th, 2009 | Author: Pierre

Nous avons vu lundi 5 janvier en cours le thème de l’écologie industrielle. Nous nous sommes intéressés au livre de Suren Erkman intitulé Vers une écologie industrielle, publié aux éditions Charles Léopold Mayer. La seconde édition de ce livre est malheureusement épuisé, mais devrait normalement connaitre une prochainement une réédition.

Nous avons vu succinctement que l’intuition de base de l’écologie industrielle consiste à penser le système industriel comme un écosystème particulier more…

Lundi, décembre 22nd, 2008 | Author: Pierre

Les texte qui suit est le résumé que René Passet a écrit à propos de son célèbre article “La thermodynamique d’un monde vivant (des structures dissipatives à l’économie)” paru dans la revue Futuribles en décembre 1980.

Nous vivons aujourd’hui un moment important de la pensée scientifique et ce qui est en train de se passer dans les domaines de la biologie, de l’information, de la physique…, est sans doute de nature à éclairer d’un jour nouveau le problème des relations entre l’univers du vivant - auquel appartient l’humain - et celui des phénomènes propres à la matière. C’est toute notre vision du monde qui, comme cela s’est produit un nombre limité de fois dans l’histoire de l’humanité, est en train de s’en trouver bouleversée. Aujourd’hui seulement, nous commençons peut-être à comprendre les mécanismes qui établissent le passage entre les lois gouvernant l’inanimé et celles - apparemment opposées - régissant le vivant. Nous avions là, jusqu’à ce jour, deux ordres de phénomènes radicalement différents, possédant chacun sa logique particulière et irréductible à l’autre :
- d’une part le vivant, univers de la complexification croissante, caractérisé par l’aptitude des organismes à maintenir, développer et reproduire leur organisation, ainsi que par l’apparition de structures de plus en plus complexes, accompagnant, au fil de l’évolution, l’émergence de la vie, puis de la conscience, puis enfin de la conscience repliée sur elle-même (conscience d’être conscience) dont on nous dit qu’elle est le propre de l’homme ;

- d’autre part l’inanimé, dont la vision a été dominée successivement par l’analyse newtonienne d’un univers stationnaire que caractérise le mouvement éternellement recommencé des astres puis par la conception - issue de la thermodynamique d’équilibre élaborée par Carnot, Clausius, Thomson, Boltzmann - d’une dégradation des énergies débouchant sur la perspective entropique d’un univers étalé, homogène et totalement structuré ;

Rien donc, dans les modèles de l’univers physique n’impliquait (et n’expliquait) l’existence, au niveau de la matière, de mécanismes auto-organisateurs et complexificateurs qui auraient permis l’apparition de la vie. Bien au contraire, les deux images successivement proposées étaient celle d’un ordre immuable et non créateur puis, plus radicalement encore, celle d’une évolution déstructurante et désorganisatrice. Tout ce qui vit - l’homme en particulier - restait étranger à ce monde qui n’avait pu le produire. J.Monod, dans une formule restée célèbre, exprimait fort bien cette situation : « l’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard ».

Mais voici que l’abîme paraît se combler. Nous comprenons successivement les lois selon lesquelles :

- par un emprunt d’énergie, un système ouvert peut se trouver en mesure de maintenir sa structure (thermodynamique linéaire du déséquilibre : Onsanger),
- le « bruit » ou désordre peut se révéler générateur d’ordre (Von Foerster) ou de complexité (Atlan),
- lorsqu’on s’éloigne des zones de l’équilibre thermodynamique, un apport énergétique peut provoquer des phénomènes d’auto-organisation et de complexification au niveau même de la matière (théorie des structures dissipatives : I. Prigogine).

Si la nouvelle vision du monde qui nous est ainsi proposée se révèle exacte, c’est un bouleversement. La vie se situe alors dans le prolongement normal d’un mouvement dont on commence à concevoir comment il est susceptible d’apparaître au niveau des réactions physiques. Comme le dit A. Weinberg, loin d’être un phénomène aberrant dans un monde qui lui est étranger, « la vie apparaît lorsque la soupe est prête ».

Les sciences sociales se développant sur le bagage et dans l’atmosphère scientifique de leur temps, comment cela pourrait-il ne pas les concerner ? La science économique en particulier a toujours pris pour référence - explicite et argumentée - tantôt les modèles de la biologie, tantôt ceux de la physique. On comprendra peut-être mieux les difficultés des deux grandes écoles actuellement dominantes - la libérale et la marxiste - à déboucher sur une authentique intégration des ressources vivantes (l’homme et la nature) lorsqu’on saura qu’elles reposent respectivement sur un schéma newtonien et une thermodynamique dont nous venons de dire les limites.

La « métamorphose » actuelle des sciences si, comme on peut l’espérer, elle exerce ses « effets d’entraînement », devrait avoir, en notre matière, des conséquences considérables… à moins évidemment que les économistes ne continuent longtemps à faire leurs délices des combats désuets menés avec les armes du passé.

Mardi, décembre 16th, 2008 | Author: Pierre

Mieux vaut tard que jamais. Le texte de Barack Obama qu’a publié Grasset en juin intitulé De la race en Amérique est à bien des égards un texte politique majeur. J’aurais aimé écrire quelques lignes à son sujet avant ce soir. Je l’ai abordé en cours et j’en ai fait un résumé aux étudiants de l’Ecam, à Audrey ma collègue libraire, à mes parents, à mon épouse. Mais je n’avais pas encore pris le temps de coucher quelques lignes à son sujet. Mieux vaut tard que jamais… more…

Samedi, décembre 13th, 2008 | Author: Pierre

La complexité géopolitique
Quoi de plus complexe que la géopolitique ? La physique quantique peut-être, on peut raisonnablement le penser. Mais imaginons que vous puissiez rencontrer quelqu’un qui soit en mesure de vous l’expliquer simplement, comme si l’on pouvait expliquer les logiques à l’œuvre dans le monde microphysique aussi simplement que l’attraction terrestre avec la chute d’une pomme. Ne serait-ce pas un émerveillement ? more…

Samedi, janvier 19th, 2008 | Author: Pierre

Voici un résumé de l’article de René Passet intitulé “Crise économique ou mutation du développement: une approche écoénergétique” paru dans la revue Futuribles du mois de janvier 1983.

Les politiques économiques s’avèrent inefficaces car elles reposent sur une analyse des seuls phénomènes monétaires et font donc l’impasse sur les flux réels. René Passet nous invite au contraire à considérer l’organisation économique comme un système énergétique et informationnel qui, passé certains seuils, adopte de nouveaux types de régulation. Adoptant résolument une démarche systématique, l’auteur distingue trois niveaux de développement économique et montre qu’à chaque phase d’évolution correspondent des phénomènes de complexité et de décroissance des rendements. Les politiques qui permettaient hier de maîtriser le système ne sont plus aujourd’hui performantes car un pallier a été franchi, qui entraîne de nouvelles règles du jeu et implique le recours à des nouveaux outils. Prenant acte de la mutation ainsi intervenue l’auteur propose de nouveaux concepts pour une politique adaptée à cette nouvelle économie.