Dimanche, septembre 20th, 2009 | Author: Pierre

Mes lèvres ne peuvent qu’afficher un sourire lorsque se présente Pascal au Service Achat Occasion. Pascal est un client que j’ai toujours un immense plaisir à accueillir. Enseignant d’histoire-géo, il est avec son épouse et ses enfants un passionné de musique. Et dans ce cas passionné n’est pas un vain mot, il vient une fois par semaine vendre des CDs qu’ils ont découvert en famille pour pouvoir en acheter d’autres. Alors chaque visite de Pascal est pour moi l’occasion de découvertes mémorables. C’est lui qui m’a invité à tendre l’oreille du côté de Gotan Project.

Cette semaine, incidemment il me conseille d’écouter Rodrigo y Gabriela, deux guitaristes mexicains, issus de la scène métal de leur pays. Il sait que la guitare est un instrument que j’affectionne particulièrement, même si le genre métal n’est pas en soi une qualité qui m’ouvre nécessairement à une écoute attentive. C’est plutôt l’assurance de ses goûts qui m’incite à tendre l’oreille de plus près.

Et bien mes amis, bien m’en a pris de suivre une fois de plus les préconisations de Pascal. Rodrigo y Gabriela sont des interprètes spectaculaires et mélodieux, qualités souvent inconciliables. Il y a de la joie dans leur musique hispanisante. Ils jouent fort, ils jouent juste, ils jouent vite, ils jouent clair, ils jouent surtout en live avec le public. La musique est ici synonyme de partage.

On écoute et l’on est wouahh… C’est un peu comme découvrir la couleur après n’avoir connu que le noir et blanc.

Voici une autre vidéo tournée cette été aux Eurockéennes qui montre une performance où Rodrigo et Gabriela, outre un solo impressionnant de Gabriela, mélange des compositions du dernier album avec d’autres plus anciennes:

Enfin, un dernier extrait pour le plaisir:

Leur dernier album “11:11″ est un hommage original à de nombreux musiciens issus d’horizons esthétiques différents. Mais plutôt que d’interpréter une de leur composition, Gabriela et Rodrigo ont choisi leur propre composition pour leur rendre hommage et montrer comment s’exerce leur influence sur leur propre processus créatif. Et c’est beau, ça bouge, on ne s’ennuie pas un instant. Ici où là, au gré du déroulement temporel des compositions on reconnaît Hendrix à travers un riff, Paco De Lucia dans un phrasé, Al Di Meola dans un rythme ou Santana dans un groove.

Un hommage aux mucisiens qui nourrissent leur inspiration

Un hommage aux mucisiens qui nourrissent leur inspiration

Le son de l’album est très épuré malgré l’avalanche de notes qui s’introduisent dans les conduits auditifs. Ils choisissent parfois d’ajouter quelques effets électroniques au son de leur guitare folk. Amoureux du son de leur instrument, ils n’en deviennent pas des apôtres puristes et privilégient la musique qu’ils produisent. Une musique latine et donc chaleureuse, en apparence simple comme une aurore, en réalité aussi abyssale parce que d’une certaine manière tout l’univers y participe.

Les voir jouer en concert est une expérience incroyable. Ils lèvent les bras entre deux vagues musicales et tout le public crie “holé”. La communion des émotions électrise l’ambiance de cette musique pourtant essentiellement acoustique. Musique de la terre qui, entre rythmes (Gabriela) et mélodies (Rodrigo), confine à une divine légèreté, à des accents sacrément vivants.

Category: Musique
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