Samedi, janvier 10th, 2009 | Author: Pierre

Andras Vajda, le narrateur du roman de Stephen Vizinczey Éloge des femmes mûres nous livre au début de ses mémoires que c’est paradoxalement la fréquentation des églises et des frères franciscains dans sa prime jeunesse qui lui inspirèrent le respect sacré des femmes.

Contrairement à Bertrand, le narrateur de L’homme qui aimait les femmes de Truffaut, Andras reconnaît également le jaillissement de sa passion dans l’amour maternel et son cortège d’amies, toutes différentes, mais exprimant tant d’attention pour le charmant bambin : « La grande cathédrale silencieuse, et notre salon résonnant des voix joyeuses de ces femmes, imprégné de leur parfum, illuminé de leurs regards - telles sont les images les plus fortes et les plus vives de mon enfance ».

Voici le préambule d’un roman léger mais profond, où le sacré côtoie les plaisirs charnels, où les femmes sont autant des alliées, des amies que des initiatrices. Par la voix d’Andras, Stephen Vizinczey se révèle un poète sensible et un jouisseur raffiné.

Débordant de vie, émerveillé par les « possibilités miraculeuses » qui sommeillent en chaque femme, il sait et communique l’importance de revenir à la Source. Il emprunte avec délectation les voies du corps et le partage des désirs. Stephen Vizinczey nous offre un roman toute à la fois sentimental et érotique où faire l’amour c’est communier, alors vivement dimanche, le jour des seins.

Un roman très attachant entre sacré et charnel

Stephen Vizinczey, 2006, Eloge des femmes mûres, Gallimard, coll. Folio, 978207033655, 7€.

Category: Livre de fond
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