- Kolm, Serge-Christophe, Le Bonheur-liberté : bouddhisme profond et modernité, Paru en 1994, Collection Libre-échange.
Présentation de l’éditeur: Science du bonheur, libération complète, fin des souffrances, des douleurs et des insatisfactions, art de se faire soi-même, conscience supérieure, savoir psychologique dépassant de loin tous les autres, philosophie totale, vraie sagesse, le bouddhisme profond est ce que chacun cherche le plus. Encore ignoré du monde moderne, il est le remède prédestiné à ses malheurs et angoisses les plus graves, répandus, et spécifiques, grâce à son analyse critique du sentiment et concept de moi et de je que cette société d’individus exacerbe. Libération intérieure, il est la nouvelle et dernière étape de la conquète de la liberté, et, par là, l’avenir nécessaire de la modernité. En même temps qu’il fut sans doute une cause de celle-ci, en donnant à l’Occident, par la pensée antique, les notions de personne, d’homme universel, d’égalité, de causalité et de loi scientifique. Mais des positions fondamentales du bouddhisme ont encore plus contribué à façonner la moitié orientale de l’humanité : on ne peut la comprendre sans les connaître. Enfin, bien que le bouddhisme profond dénonce radicalement les erreurs conceptuelles les plus centrales et funestes du monde moderne, plusieurs pensées occidentales ont redécouvert quelques-uns de ses éléments - philosophies et psychologies diverses, psychanalyses et “thérapies”, etc. - préparant la “nouvelle voie” que l’on doit maintenant adopter.
Cet ouvrage expose et développe le bouddhisme profond, il résoud dans cette voie quelques questions cruciales (bonheur, liberté, soi, sens, etc.), il montre la place de cette libération complète dans l’histoire longue passée et à venir, il compare cette pensée aux principales autres d’Occident, il en construit la réponse aux problèmes et aux hommes de notre temps.
Présentation de l’auteur: Serge-Christophe Kolm consacre ses activités de recherche à la science de l’homme. Ses découvertes se situent dans tous les domaines del’économie et dans de nombreux des autres sciences humaines et de la philosophie. ses enseignements, dans les universités les plus renommées, sont menés parallèlement à des activités pratiques de développement et de changement politique. Parmi ses ouvrages, notons Justice et équité, Le service des masses, L’Etat et le système des prix, Les choix financiers et monétaires, Les élections sont-elles la démocratie ?
- Simondon, Gilbert, L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information, préface de Jacques Garelli, Paru en 2005, J. Millon, Grenoble Collection Krisis.
Résumé: Cette édition reprend dans son intégralité la thèse de doctorat de G. Simondon parue partiellement en deux ouvrages : L’individu et sa génèse physico-biologique et L’individuation psychique et collective. Avec une partie inédite sur l’histoire de la notion d’individu.
Présentation de l’éditeur: De l’atomisme de Démocrite au principe d’indétermination de Heisenberg, de la pensée de l’individuel d’Aristote au retour à la chose même de Husserl, de l’ego cartésien et de la monade leibnizienne au Dasein heideggerien, la question de la genèse de l’individu n’a cessé de hanter les préoccupations des philosophes et des hommes de science. Par delà le champ d’une investigation épistémologique, qui tient compte des thèses de la thermodynamique, de la fabrication des objets techniques, de la formation des cristaux, l’originalité de Gilbert Simondon est de questionner en son fond historique et philosophique l’idée même de principe d’individuation. Attitude méthodologique qui conduit à concevoir sous un jour radicalement neuf les rapports d’empiétements et de chevauchements de l’individu à l’égard du champ transindividuel dont il émane et qui lui demeure toujours coprésent dans ses mutations et ses métamorphoses. Ni objet ni sujet purs, chaque individu, sous son apparente identité, se révèle dès lors théâtre d’individuations, où s’entrecroisent les tensions résolutrices d’un champ préindividuel formant monde. Situation qui conduit Gilbert Simondon à développer une conception renouvelée de l’information qui, par delà l’idéalisme et le réalisme emprunté aux techniques du message codé, se révèle dans sa conception de la transduction, structure d’être et acte de connaissance en voie de résolution. L’originalité de cette oeuvre est d’allier à une rigoureuse réflexion d’ordre épistémologique et technique ancrée dans notre contemporanéité, une méditation historique de la tradition qui ne craint pas de remettre en question des attitudes philosophiques qui semblaient et semblent toujours aller de soi. Il s’agit en fait de réformer nos principes et nos concepts opératoires pour aborder, sous un jour neuf, le problème crucial de l’individu.
- Varela, Francisco J., Quel savoir pour l’éthique ? : action, sagesse et cognition, traduit de l’anglais par Franz Regnot, Paru en 2004, La Découverte, Paris Collection La Découverte poche. Sciences humaines et sociales, n° 171.
Résumé: En retraçant les analogies entre le non-agir des taoïstes et l’action non intentionnelle des chercheurs en intelligence artificielle, entre la non-réalité du moi bouddhiste et la virtualité du moi dans les processus cognitifs, l’auteur montre comment les sagesses orientales convergent avec les recherches cognitivistes les plus récentes pour privilégier un apprentissage pratique de l’éthique.
Présentation de l’éditeur: Ce livre part de l’idée que l’éthique de l’action humaine se rapproche plus de la sagesse que de la raison : il s’agit de mieux comprendre ce qu’est être bon plutôt que d’avoir un jugement correct dans des situations particulières. Les sciences cognitives redonnent aujourd’hui une valeur centrale à l’agir immédiat, à savoir les situations où une action adéquate émerge d’une circonstance particulière-et ce en contraste avec la tradition dominante selon laquelle l’abstraction et le raisonnement sont au centre des activités cognitives. L’auteur examine ainsi le rôle de l’immédiateté et de la spontanéité dans la vie cognitive. Ce dépassement de la vision rationaliste de l’agir trouve une résonance dans le champ éthique avec la philosophie pragmatiste et les traditions de sagesse. Plutôt que de rechercher ou d’édicter des normes du juste ou du bien, une éthique pragmatique doit retrouver nos capacités d’action incarnée et les cultiver à partir du quotidien jusqu’au niveau d’une sagesse. L’auteur confronte cette approche aux grandes traditions de sagesse orientale-le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Dans ces traditions, l’homme vertueux, l’expert en éthique, n’agit pas d’après un ensemble de règles morales, mais incarne plutôt un « savoir faire ».« L’éthique, selon Varela, est d’abord un acte, une manière de faire face, immédiatement, à une situation. Ce que les sagesses ont privilégie, en particulier celles de l’Orient, c’est un perfectionnement progressif de cette posture pratique. Connaître le bien, savoir ce qu’il vaut mieux faire n’est pas, en l’occurrence, affaire de discours et de discernement théorique. Question de posture, plutôt, d’attitude, d’adaptation - sans plan préalable, sans hésitation. » LE MONDE
Présentation de l’auteur: Francisco J. Varela (1946-2001), neurobiologiste d’origine chilienne de renommée internationale, a été directeur de recherches au CNRS, associé au Centre de recherche en épistémologie appliquée (CREA, Êcole polytechnique) et au Laboratoire de psychosociologie cognitive de La Salpêtrière.