Hommage de Jacques Grinevald à Nicolas Georgescu-Roegen

Le cours d’économie citoyenne est largement redevable des travaux de René Passet. Mais avant de plonger dans l’oeuvre de Passet et sa tentative de proposer une approche intégrée de l’économie au sein de la biosphère, il y a eu un économiste précurseur et méconnu en France: Nicolas Georgescu-Roegen. Je n’ai jamais entendu parler de lui durant mes études d’économie, je ne l’ai découvert qu’en librairie, lorsque j’ai commencé à travailler sur les fonds universitaires, en dehors de tout cadre académique.

Son livre La décroissance mélant économie, écologie et entropie est d’une incroyable originalité en comparaison à tous les travaux auxquels mes études d’économie m’avaient habitué. Bien sûr, mes études m’ont ouvert de nombreuses portes, me donnant accès à des penseurs profonds comme Marx, Keynes, Schumpeter, Hayek, et dans une certaine mesure Stuart Mill, mais tout l’attrait de Georgescu-Roegen résidait dans le fait qu’il intégrait cet honorable héritage tout en le dépassant sur des questionnements qui n’avaient pas été abordés avec cette pertinence par ses prédécesseurs.

Jacques Grinevald, ami et ancien collaborateur de Nicolas Georgescu-Roegen, lui rend hommage dans cet entretien divisé en chapitre.