Pendant longtemps l’économie s’est trouvée naturellement dans les limites que lui imposait la biosphère, puis progressivement, elle s’en est affranchie.
Pour le comprendre, il faut mettre en lumière l’histoire de l’homme moderne, l’homo sapiens sapiens. Notre espèce, dans sa «configuration génétique actuelle», vit sur Terre depuis 150000 ans environ. De cette histoire, nous avons une conscience relativement claire de son passé récent avec l’invention de l’écriture il y a 4000 ans environ. L’homme aujourd’hui ne connait clairement même pas 3% de son histoire.
Durant ces 150000 ans de vie, l’homme a vécut plus de 90% de son temps comme un nomade. A l’affut des ressources que lui offrait son environnement. Sa conscience s’inscrit alors principalement dans l’espace. Ce n’est qu’avec sa sédentarisation que la dimension temporelle de sa conscience va devenir plus importante. Nous commençons à domestiquer la flore avec l’agriculture, il y a environ 10000 ans. C’est la première grande révolution énergétique que nous connaissons. Nous domestiquons le sol pour l’utiliser comme convertisseur d’énergie solaire. De ce fait notre espèce commence un travail d’anthropisation de son environnement. L’homme crée sa propre enveloppe écologique, suivant la notion créée par Michel Lamy. Il crée un environnement à son image.
Avec la révolution industrielle, notre enveloppe écologique va encore s’étendre en amenant une seconde révolution énergétique. Cette révolution énergétique va nous donner l’illusion de notre indépendance vis-à-vis des logiques de régulation de la biosphère.